Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/298

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Des coups nombreux que font plusieurs tireurs ; un homme
Pose sa carabine et montre du doigt, comme
Si pour changer un peu maintenant il voulait,
Au lieu de carabine, avoir un pistolet ;
Puis il reprend, changeant d’avis, sa carabine ;
Une femme l’attend avec une bambine
Qui se bouche les deux oreilles de ses doigts
Tout le temps, en serrant plus fort toutes les fois
Qu’un coup part ; tout au fond s’alignent des poupées
De plâtre à grosse forme ; et des pipes, coupées
Quelquefois, mais souvent encore entières, font
Des cercles, leurs tuyaux au centre, sur le fond
Noir du mur tout couvert aussi de cibles. Quatre
Œufs tournent au plafond ; un coup vient d’en abattre
Un ; on ne le voit pas tomber ; le fil de fer
Continue à tourner sans rien.

Il fait très clair
À gauche du tir dans une longue boutique
Où l’on voit, arrêtée, une seule pratique,