Aller au contenu

Page:Roussel Souvenirs d'un ancien magistrat d'Algérie 1897.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
17

arguments pour se défendre, les amène à un certain mépris de la vie humaine, qui les rend légers sur l’effusion du sang. C’est ainsi que la proportion des crimes contre les personnes l’emporte de beaucoup chez les Musulmans en comparaison des autres groupes sociaux. Le Musulman tue par esprit de représailles, pour se venger d’un mal qu’on lui a fait ; par jalousie et ambition, pour se délivrer de rivalités gênantes ; par cupidité, pour voler : en des circonstances particulières et à certains moments, par fanatisme religieux.

Ces mêmes mobiles sont, à la vérité chez tous les peuples, des causes impulsives et déterminantes de l’homicide ; il n’y a de différence que dans la facilité et la fréquence des attentats ; mais ici la pression de l’ambiance en favorise singulièrement la perpétration. Nous savons que le Musulman met toujours un peu de piété dans le meurtre de celui qui, sans combattre activement sa foi, n’y adhère point. Comment s’en étonner quand il est avéré que quelquefois, en pleine paix, ils immolaient des victimes humaines à leurs passions religieuses ! En 1871, à Constantine, un juif, ayant rencontré sur la voie publique un débiteur Musulman qui faisait sourde oreille à ses réclamations, lui adressa quelques paroles désagréables : « Oublies-tu donc, s’écria