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Page:Roussel Souvenirs d'un ancien magistrat d'Algérie 1897.djvu/42

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et rassemblés, le malfaiteur put s’enfuir. On constata alors qu’une femme nommée Nedjema, n’appartenant pas au douar, mais parente des gens de la lente, qui y était en visite depuis la veille et devait prochainement repartir, avait été atteinte en plein cœur et tuée raide. La victime avait été frappée par erreur. Elle était inconnue du meurtrier, qui en voulait à d’autres, le maître ou la femme de celui-ci, qu’il avait recherchée en mariage et ne pouvait supporter aux bras d’un rival.

L’inculpé appartenait à la tribu des Soumatahs, située en territoire militaire. Le caïd, que je fis inviter par exprès à me l’envoyer, me l’amena lui-même. J’avais prié ce chef de saisir et m’apporter toutes armes à feu qu’il trouverait chez le coupable désigné, il me remit un pistolet tout fraîchement chargé, portant cependant les traces d’un usage récent. Le canon en était.en effet tout noirci à l’intérieur, et en y fourrant les doigts, on les retirait fâchés de fumée. L’arme avait été rechargée précipitamment et de façon très défectueuse, ainsi que le constata le lendemain un armurier qui, en la déchargeant au moyen d’un tire-bourre, établit en même temps qu’elle contenait des fragments de papier provenant de la même feuille qu’un autre morceau de papier découvert dans la blessure. Il parut