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Page:Roussel Souvenirs d'un ancien magistrat d'Algérie 1897.djvu/43

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aux magistrats de la Cour d’assises que cette trouvaille, qui corroborait le témoignage de l’enfant, attestait suffisamment la culpabilité et, malgré ses dénégations, Kaddour-ben-K…, dont l’alibi avait d’ailleurs été démenti, fut condamné, mais avec circonstances atténuantes, grâce à ses bons antécédents, au caractère Passionnel du crime, et peut-être aussi à cette circonstance que sa famille avait désintéressé par le paiement d’une Dia (prix du sang) les Parents de la victime.

J’avais été à cette occasion invité à prendre la Diffa (repas des hôtes) et l’hospitalité pour la nuit chez Bou-Alem-Bel-Haoussin, cheik de la tribu des Bou-Hallouan, en territoire civil. Comme je me rendais auprès de mon hôte, entre huit et neuf heures, les gens de mon escorte aperçurent dans la brousse un homme entièrement nu, tenant à la main un bâton noueux et ayant un poignard dans une gaine de cuir attachée par une corde autour de la taille, il chercha à fuir, mais la broussaille rare et courte ne favorisait pas son évasion, et il fut bientôt rattrapé par un gendarme. C’était Un grand garçon d’une vingtaine d’années, d’un visage ouvert, qui, n’eût été son attirail Suspect, n’offrait ni les allures, ni l’apparence d’un malfaiteur. « Que fais-tu ici à pareille heure et où vas-tu ? — Je me promène. —