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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/111

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elles prouvaient aux Japonais de tous les partis une résolution bien arrêtée de ne pas abandonner la ville et de s’opposer par la force des armes à toute tentative d’agression. En même temps le concours de plusieurs nations à cette occupation militaire éloignait toute crainte d’un accaparement au profit exclusif de l’une d’elles.

Le gouvernement de Yedo, de son côté, avait concouru d’assez bonne grâce à l’exécution de toutes ces mesures. Cependant, au lendemain même du payement de l’indemnité Richardson, il s’était produit un curieux incident, qui avait paru tout d’abord un audacieux défi, mais qui n’était, sans doute, qu’une satisfaction à l’opinion publique ou un semblant d’exécution d’ordres venus de Miako. Un vice-ministre du taïcoun, celui même qui avait apporté de Yedo aux gouverneurs l’ordre définitif de payer, avait adressé le lendemain à tous les représentants étrangers la lettre suivante :


« J’ai l’honneur de communiquer à Votre Excellence, par la présente, que j’ai été nommé avec pleins pouvoirs pour traiter au sujet de ce qui suit :

« J’ai reçu l’ordre de Sa Majesté le taïcoun, lequel en a reçu l’ordre lui-même du Mikado, de fermer les ports ouverts et d’éloigner les étrangers sujets des puissances ayant conclu des traités, attendu que notre peuple ne veut avoir aucune relation avec eux ; ainsi on traitera plus tard avec Votre Excellence à ce sujet.

« Présenté avec respect et considération, le neuvième