Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/69

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les véritables meurtriers ; le prince de Satzouma était puissant et résisterait par la force à toute tentative semblable.

Les résidents anglais critiquèrent amèrement la conduite de leur ministre. Toutefois, aux premières nouvelles, le gouvernement anglais approuva la prudence de son représentant et ne parut pas disposé à s’engager dans une voie belliqueuse. Les statistiques commerciales accusaient un accroissement progressif des transactions, et, si de récents attentats avaient prouvé le danger du séjour de Yedo et de la circulation sur certains points fréquentés, la sécurité semblait revenir pour Yokohama. La politique de temporisation fut donc recommandée.

Pendant ce temps, les ministres continuaient leurs efforts pour sonder l’état des esprits, chercher à reconnaître la force réelle du gouvernement de Yedo et amener celui-ci à une conduite plus franche. Dans le courant de l’année 1862, la situation intérieure du pays avait paru se dessiner davantage ; par des documents, revêtus toutefois du même caractère d’incertitude, par des communications officielles, on apprit que les grands Daïmios, réunis autour du trône de Mikado, accusaient le Taïcoun d’avoir violé les lois de Gongensama, et que ce dernier recevait l’ordre de venir à Miako justifier sa conduite. Était-ce le Mikado cherchant