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sept fois vendu !


dant ma mère, qui faisait toujours mon vrai bonheur. Il était entré, à la maison, un jeune homme[1] pour dire quelque chose à deux dames qui étaient assises à côté de moi. Il m’a beaucoup regardé, en me disant si je parle Arménien ? Je lui dis que oui, même j’étais Arménien. Il me dit en même langage : « Tâchez de vous sauver d’ici, parce que on vous a amené ici pour vous vendre et vous perdre pour toujours. Vous verrez peut-être plus votre mère et sœur. » J’ai cru d’avoir reçu un coup de marteau sur ma pauvre tête. Voilà donc l’homme parti. Je restai avec ces deux mauvaises femmes. Je ne savais pas comment me sauver de cette maison-là. Il arrivait, un instant après, une femme du voisinage. Celles-ci commençaient à disputer, dans leur langage que je comprenais

  1. Commissionnaire (Note du ms.).