Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/36

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Il est cependant difficile pour le touriste de contempler ce superbe édifice sans voir repasser dans son esprit ce passé mouvementé, cette lutte persévérante des patriotes irlandais défendant leurs droits et leur liberté nationale contre les empiètements du Gouvernement anglais, ces formidables émeutes qui envahissaient les chambres quand la voix des orateurs patriotes n’était pas écoutée, cette puissante organisation des volontaires qui obtint de si beaux succès, et ces joutes oratoires si mémorables de Grattan, le digne précurseur d’O’Connell !

Je cède au plaisir de citer ici quelques paroles mémorables de ce grand orateur. C’était en 1780. L’Irlande avait enfin obtenu, après bien des combats, la liberté commerciale ; mais ce succès ne lui suffisait pas, il lui fallait la liberté législative. Grattan ouvrit l’attaque contre le statut 6 George I qui faisait du parlement Irlandais le vassal du Parlement Britannique, et il s’écria en terminant son éloquent discours :

I say with the voice of three millions of people, that notwithstanding the import of sugar, beetle-wood and panellas, and the export of woollens and kerseys, nothing is safe, satisfactory, or honorable, nothing except a Declaration of Right. What ! are you, with three millions of men at your back, with charters in one hand and arms in the other, afraid to say you are a free people ? Are you, the greatest House of Commons that ever sat in Ireland, that wants but this one act to equal that english House of Commons that passed the Petition of Right, are you afraid to tell the British Parliament you are a free people ? Are the cities and the instructing