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Reine sans être le Roi. En ajoutant qu’il était joyeux viveur et même ivrogne, je complète son portrait.

Mal conseillé par son ambition, et par les nobles qui voulaient s’en faire un instrument, il agissait de concert avec les ennemis de la Reine, qu’il boudait et délaissait par intervalles.

C’est ainsi qu’il entra dans la conjuration qui aboutit au meurtre de Riccio.

Au coté nord de la chambre à coucher s’ouvre une porte en tapisserie sur un escalier secret. C’est par cet escalier que les conjurés firent irruption dans les appartements royaux. De cette chambre ils s’élancèrent dans la petite salle à souper qui l’avoisine du coté Nord-Est, et, sous les yeux de la Reine, poignardèrent son fidèle conseiller et traînèrent son corps en le perçant de coups à travers cette chambre jusqu’au bord de l’escalier.

La Reine poussait des cris de terreur et allait ouvrir une fenêtre pour appeler au secours, lorsque l’un des conjurés poussa l’audace jusqu’à lui mettre un poignard sur la gorge pour la tenir en respect.

Peu après cet horrible assassinat, Darnley se sépara de ses complices et se réconcilia avec la Reine. La haine des conjurés se reporta alors sur lui, et bientôt ce pauvre Darnley tombait à son tour sous leur poignard.

Hélas ! la mort de son mari toute pénible qu’elle fût, n’était pas un malheur comparable à celui qui devait suivre. En effet, quelques mois à peine