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II

PREMIER COUP D’ŒIL SUR LONDRES.



LONDRES n’est pas une ville c’est un monde. Horace Say a dit qu’elle était une province couverte de maisons. Mais Henry Mayhew, en véritable Londonner, a été offensé du mot province, et il a écrit un volumineux ouvrage pour démontrer que Londres est un grand monde

Pour ne pas avoir maille à partir avec M. H. Mayhew, j’admets de suite que sa ville est un monde, mais un monde qui a un peu l’apparence du chaos.

Byron y a vu « une masse énorme de briques, de fumée et de navires. » Dickens a dit sans flatterie ce qu’elle est au mois de novembre : « Autant de boue dans les rues que si les eaux du déluge venaient de se retirer… laissant peut-être un Mégalosaurus de quarante pieds de long qu’il s’attendait de rencontrer rampant comme un gigantesque lézard jusque sur Holborn Hill… de la fumée partout remplissant les yeux et la gorge… un ciel en deuil du soleil qui semble mort… le gaz allumé deux heures avant le temps, et prenant à travers les té-