Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les autres évêques et dignitaires, avec leurs brillants costumes, remplissaient le chœur.

L’église n’est pas grande, et pouvait à peine contenir l’assistance composée d’environ un millier de Canadiens-français, d’Anglais et de Métis.

Après l’Évangile, Mgr  Taché monta en chaire, et le silence le plus religieux se fit :

« Nunc climittis servum tuum, Domine, commença, l’orateur, quia viderunt oculi mei salutare tuum, quod parasti ante faciem omnium populorum, lumen ad revelationem gentium, et gloriam plebis tuœ, Israël !

« Maintenant, Seigneur, vous pouvez laisser aller votre serviteur, parce que mes yeux ont vu le Sauveur, que vous avez destiné à être exposé aux regards de tous les peuples, pour être la lumière qui éclairera les nations, et la gloire de votre peuple d’Israël. »

Cette grande démonstration religieuse au siège épiscopal, dont il avait vu les commencements, et les immenses progrès réalisés dans l’Église du Nord-Ouest depuis le jour où il y vint planter sa tente de missionnaire, amenaient tout naturellement sur les lèvres de l’orateur, ce cantique de triomphe et de joie.

Comme le saint vieillard Siméon, il avait longtemps attendu le jour où il verrait la réalisation de ses lointaines espérances de missionnaire ; et maintenant ce jour était venu ; ses rêves étaient même dépassés, et,