Aller au contenu

Page:Routhier - Festival des fêtes cardinalices, 1886.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Souverain Pontife pour être envoyé au Canada l’abbé de Montmorency-Laval, il ne soupçonnait pas, sans doute, ou du moins il ne prévoyait pas que l’humble missionnaire allait fonder en Amérique une dynastie qui durerait plus longtemps que la sienne. Et cependant, aujourd’hui, quand la race du Roi-Soleil est éteinte, quand son dernier représentant vient d’être proscrit de France et mange le pain de l’exil, on voit ici tout un peuple acclamer le quinzième successeur de Mgr de Laval, créé Cardinal !

Comme on voit la plante dans le mystérieux travail de sa fécondation sortir de terre, s’élever, s’épanouir en feuillage et se couronner d’une fleur, comme on voit le palais et le temple, solidement assis dans les entrailles du sol, superposer leurs étages, leurs voûtes, leurs colonnades et leurs décors, et se couronner enfin d’un dôme, ainsi l’on a vu l’Église du Canada s’édifier lentement, grandir, et se couronner enfin de la haute dignité cardinalice !

Ô Laval ! Ô Plessis ! Dormez en paix dans les reflets d’une gloire que vous n’avez pas cherchée ! Votre œuvre a grandi avec l’apothéose que la prospérité vous prépare. L’édifice dont vous avez été les plus illustres architectes, le temple dont vous avez jeté dans notre sol les fondations puissantes a reçu aujourd’hui son couronnement.

II. Et vous tous, leurs successeurs, qui recueillez les fruits des semences qu’ils ont déposées en terre, Cardinal, Archevêques et Évêques, qui formez la véritable couronne de l’Église du Canada, vous n’oublierez pas que vos obligations et votre responsabilité grandissent avec les honneurs qui vous incombent.

Placés au-dessus de nous, soyez, comme dit Saint Bernard, la Providence de ceux qui sont en bas. Soyez leurs conseils,