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LE CENTURION

Le fondateur d’Alexandrie n’a pas assez résisté, lui non plus, à ses entraînements. Mais quel grand homme il fut ! Je me demande si notre César l’a jamais égalé. Sa colossale ambition, qu’il ne put jamais satisfaire, fut la cause de sa perte. En douze ans, il était devenu le maître du monde. Mais il voulait toujours agrandir son vaste empire, et il n’avait pas encore pourvu au gouvernement des pays conquis lorsqu’il mourut à l’âge de 33 ans !

Le quartier égyptien d’Alexandrie est l’ancien village de Rakôtis, où l’on retrouve encore les restes déchus du peuple des Pharaons. Un vieux temple de Sérapis, en ruines, y domine les autres édifices.

La partie moderne est la ville des palais, au centre de laquelle s’élève le Bruchéïon dont la belle colonnade est d’architecture grecque. Quelques milliers de palais, avec autant de bains et des centaines de théâtres, des temples aux dieux de la Grèce et de Rome, des monuments, des statues, des obélisques, des hippodromes, font d’Alexandrie une grande cité, entourée de murailles et de tours.

C’est une civilisation nouvelle qui a succédé à celle que représentaient jadis Héliopolis, Memphis et Thèbes, dont les ruines gigantesques étonnent. Ptolémée Philadelphe et ses successeurs, qui ont régné sur l’Égypte pendant trois siècles après Alexandre le Grand, ont été les pères de cette