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LE CENTURION

ses œuvres, et voyons s’il n’a pas au moins quelques-uns des traits du Messie, prédits par les prophètes ».

Et si les sanhédrites étaient d’avis que c’était à Jésus de faire cette preuve, tout au moins devaient-ils la lui demander, et lui permettre de la faire.

En un mot, quand il affirmait solennellement au nom du Dieu vivant qu’il était le Messie, ils étaient au moins tenus, avant de le déclarer digne de mort, de le mettre en demeure de prouver ses titres.

Lorsque Jean-Baptiste voulut savoir plus sûrement si Jésus était le Messie, du fond de sa prison il lui envoya des messagers qui lui posèrent cette question : « Êtes-vous Celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Et Jésus répondit : « Allez, rapportez à Jean ce que vous avez entendu et vu ; les aveugles voient, les boîteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés ».

Jean fut convaincu. Il ne demanda pas d’autres preuves. Ces mêmes preuves, et bien d’autres, pouvaient être aisément produites devant le Sanhédrin.

Et si ces juges, supposés de bonne foi, n’avaient pas été convaincus par ses œuvres, ils n’avaient qu’à interroger Jésus sur sa divine filiation, et il aurait pu la démontrer dans un langage capable de les transporter d’admiration.