Lévis se tourne vers le portrait de Montcalm :
« Ô mon général, inspirez-moi ! »
On entend le pas cadencé des soldats qui passent et qui vont s’embarquer à bord des navires. Ils sont suivis par une foule immense d’hommes, de femmes et d’enfants. Tout à coup un grand cri retentit dans la rue : Vive la France !
Giselle court à la fenêtre et dit :
C’est la France qui part.
« Ô France adorée, adieu !… »
D’autres cris retentissent sur la place du Château.
C’est la France qui reste.
C’est la mienne, et sa devise sera : « je me souviens. »
Souvenez-vous aussi, Gaston ; dans la vie nouvelle qui va s’ouvrir pour vous, au milieu du hasard des batailles, n’oubliez pas votre petite France d’Amérique pour laquelle vous avez si glorieusement combattu ; et dites-vous bien alors qu’ici, sur les bords du grand fleuve, il y aura une amie qui priera pour vous, et qui restera fidèle au souvenir, et à l’amour sacrifié…
Séparons-nous, Gaston ; suivez la France qui s’en va.
Je vous en prie, Giselle, suivez-la avec moi.