laquelle de mes filles je ne reverrai jamais. Peut-être mourrai-je moi-même sans l’avoir appris.
Évidemment ce grand chagrin domestique assombrit encore vos inquiétudes patriotiques.
C’est vrai. Je suis hanté par le pressentiment que la Nouvel le-France va mourir, et que je vais mourir avec elle.
Ah ! mon cher Lévis, qui me rendra mon beau Candiac, et les êtres aimés qu’il renferme ! Quelque chose me dit que je ne les reverrai jamais. Tu connais le dicton populaire de chez nous : La guerre est le tombeau des Montcalm. J’aurai le sort des ancêtres.
Chassez, je vous prie, ces idées noires. Les pressentiments ne sont que des mirages ; et les mirages ne sont pas des réalités.
Non, mais ils sont quelquefois les reflets de réalités plus ou moins éloignées.
La vue du majestueux Saint-Laurent ne peut pas me faire oublier le Vistre. Ce n’est qu’un ruisseau, le Vistre, mais Candiac y mire ses tour-