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Il nous reste maintenant à étudier les effets que peut avoir le latifundium sur l’organisation de la vie publique.


III. — La vie collective


Rappelons que nous sommes ici dans un pays où la population stable est pour ainsi dire nulle.

D’après le recensement de 1881, il n’y avait que 764 personnes domiciliées dans les fermes de la Campagne romaine, réparties comme suit :

Fattori et agents 
 151
Paysans, bouviers, ouvriers fixes 
 613

soit 0,264 habitant par kilomètre carré. Telle exploitation de 15 000 hectares est conduite avec un personnel de quinze à vingt hommes[1]. Ces chiffres ont certainement augmenté par suite de la mise en culture de certaines propriétés, mais sur les domaines non transformés, qui sont l’immense majorité, le nombre des employés fixes a plutôt décru à cause de la diminution des cultures. Quant à la population émigrante, elle ne s’élève, en somme, qu’à quelques milliers d’individus campés temporairement sur le sol. Ce sol est entièrement concentré en quelques mains ; il en résulte un monopole foncier bien accentué en faveur des latifundistes.

Voisinage et associations. — Comme dans tous

  1. Cf. W. Sombart, op. cit., p. 111-121.