Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/108

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struction, ce sont les émigrants qui sont souvent campés fort loin des écoles ; d’ailleurs, faute de locaux, l’obligation scolaire reste lettre morte. La municipalité songe à créer quatre écoles ambulantes qui, munies d’un matériel facilement transportable, pourront se déplacer chaque année de façon à s’installer dans les endroits où la population nomade attirée par les cultures sera la plus nombreuse. En attendant que la commune ait institué ses écoles ambulantes, l’initiative privée a déjà pris les devants. En 1904, la section romaine de l’Union féminine nationale ouvrait à Lunghezza, dans le local de l’école communale, la première école du dimanche[1]. En 1907-1908, sept écoles fonctionnèrent au profit de 340 élèves des deux sexes : on a aussi organisé quelques cours du soir. Les maîtres sont presque tous des instituteurs des écoles de Rome qui font preuve d’un grand dévouement en sacrifiant leur dimanche pour aller fort loin et par des chemins souvent peu praticables instruire les enfants abandonnés des familles de guitti ; la rétribution qu’on leur alloue couvre à peine les frais de voyage et de nourriture. Ces écoles libres, dont la dépense annuelle s’élève pour chacune à 900 francs environ, reçoivent des subventions de l’État, et des communes et des dons particuliers[2]. Elles se heurtent par-

  1. Le comité directeur est composé de MM.  le Prof. Angelo Celli, Giovanni Cena et de Mmes  Anna Geili et Sibilla Aleramo. Il est à noter qu’aucune de ces quatre personnes n’est romaine d’origine.
  2. Cf. Le scuole festive dell’Agro romano. Rome, 1908. Unione, cooperativa éditrice.