Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/125

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A l’époque romaine, il y avait plusieurs catégories de terres publiques. Les unes étaient affectées à un service public : bois pour les édifices, pâturage pour les milices, etc… ; elles étaient inaliénables et ne pouvaient être détournées de leur affectation. D’autres étaient utilisées directement par les habitants, c’étaient des pâturages et des bois ; elles n’étaient pas inaliénables et pouvaient être affermées. Enfin il y avait des terres qui appartenaient à un groupe de citoyens ; les agrimensores les qualifient aussi de publiques.

Aux derniers temps de l'Empire et lors des invasions des Barbares, la culture subit un recul, et par une conséquence naturelle le pâturage et l’usage commun du sol prirent la prépondérance. Les troupeaux deviennent alors la grande richesse pour tout le monde. Pour les nourrir on a : 1° les terres publiques appartenant au fisc, au roi, aux ducs et aux comtes. Ce sont les anciennes terres impériales, des terres conquises ou confisquées, elles sont très étendues ; on y acquiert le droit de pâturage moyennant le paiement d’une taxe ; le prince accordait parfois ce droit gratuitement, par faveur ; 2° les terres communes appartenant aux habitants du lieu qui ont sur elles un droit absolu, quoique l’exercice de ce droit soit ordinairement soumis au paiement d’une taxe de la part des individus au profit de la collectivité. Les historiens font remarquer que les Barbares n’ont pas dépossédé les habitants, et que les Lombards n’ont pas fait d’établissement durable dans la province de Rome où la propriété est restée romaine. Les familles patriciennes n’avaient pas