Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/170

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englobe tous les habitants, car ils sont tous agriculteurs. Le budget est alimenté par une taxe de pâturage et par des redevances dues par les usagers pour la culture des terres. Les dépenses s’élèvent à 12 500 francs ; ce sont surtout des dépenses d’administration et des frais de justice, car la société est en procès avec la Banque de Naples à propos des usages publics. L’Université agraire voudrait racheter au propriétaire tout le territoire du village qui, en tenant compte des impôts, des dépenses d’administration, des charges provenant surtout des usages publics, ne vaudrait, dit-on, guère plus de 80 000 francs. Mais la Banque de Naples n’accepte pas ce chiffre en raison même de l’incertitude des droits contestés.

En fait, l’Université agraire exerce les usages publics et en règle l’exercice entre ses membres. Les terres arables sont cultivées pendant deux ans en céréales et restent deux ans en jachère pâturée en commun. Les lots sont tirés au sort et restent affectés aux mêmes usagers pendant deux ans ; lors de la première répartition, on a attribué un lot à chaque personne majeure ; la seconde fois, en 1908, on a divisé le terrain par familles en donnant aux lots une étendue proportionnée au nombre des enfants, ce qui est plus pratique et plus juste. Le mesurage et la répartition des terres sont une cause de dépenses qui se renouvellent chaque année. Il va falloir aussi faire des travaux d’intérêt général tel que des fossés pour l’écoulement des eaux et cela aux frais de la société, car on ne peut compter sur des usagers d’un ou deux ans pour les exécuter. On pourrait pro-