Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/171

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céder par corvées, mais ce serait une source de difficultés, les travailleurs non payés étant d’une docilité et d’une application discutables. Ces inconvénients n’échappent pas aux administrateurs de l’Université agraire qui se rendent compte aussi qu’une répartition bisannuelle des terres n’est pas favorable à une bonne culture ; aussi entrevoient-ils la possibilité de donner les terres en location pour trente, soixante et même quatre-vingt-dix ans. Ils écartent l’emphytéose, car elle est rachetable et peut alors aboutir à la pleine propriété, mais un bail de soixante ou quatre-vingt-dix ans. et même de trente ans, n’équivaut-il pas pratiquement à la propriété, surtout si le fermier a droit à une indemnité ou à un renouvellement de ferme pour les améliorations permanentes réalisées par lui, ce qu’on ne manquerait pas de stipuler pour favoriser la culture intensive. On songe aussi à régler l’exercice du droit de pâturage et du droit d’affouage pour éviter les déprédations. Pour échapper à l’afflux des étrangers, on a également l’intention d’exiger, pour l’admission dans l’Université, une résidence de trente ans. Mais il est impossible de faire un règlement définitif avant que le procès pendant ne soit terminé et, en vertu de la loi de 1908, il ne peut pas l’être tant que la nouvelle loi en préparation sur les usages publics ne sera pas promulguée.

J’ai demandé si les bons travailleurs ne réclamaient pas le partage définitif des terres. On m’a répondu que c’était, au contraire, les paresseux qui demandaient ce partage afin de pouvoir vendre leur lot. L’idéal des habitants semble être le main-