Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce qui est souvent un obstacle à la prospérité des universités agraires, c’est l’insuffisance de leur patrimoine et le manque de capitaux et de chefs capables de diriger l’association avec fermeté et intelligence. Il est des cas où le domaine collectif est ridiculement exigu. On me cite le cas d’une université qui avait 55 hectares à répartir entre 800 ou 900 familles. Le professeur d’agriculture a fait accepter par le ministère l’exclusion de tous les usagers qui ne sont pas cultivateurs manuels et il a fait approuver un règlement cultural sévère qui permet l’exclusion de tous ceux qui ne cultivent pas bien. Il a pris ces mesures pour réduire le nombre des usagers et opérer une sélection, mais il fait remarquer que ces mesures ne sont pas légales.

Ces patrimoines, déjà pauvres et restreints, sont souvent chargés de dettes provenant des procès, des sentences d’affranchissement ou de redevances à payer pour les terrains attribués à l’association. Ces dettes sont parfois si élevées que les intéressés refusent de se constituer légalement en université. Le passif qui grève beaucoup de domaines collectifs est un obstacle à l’organisation du crédit qui leur serait si nécessaire pour réaliser les améliorations indispensables et intensifier la culture ; aussi propose-t-on de leur faire accorder par l’État de grandes facilités de crédit et un intérêt de faveur.

Quant aux chefs, ils sont non moins nécessaires ; on comprend qu’ils soient rares dans un pays qui souffre précisément du manque de patrons. Placés à la tête d’une association poursuivant un but