Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/199

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ces et des pluies séjourne dans les fonds, forme des mares et des flaques qu’on ne songe pas à faire disparaître puisqu’il n’y a aucune culture à laquelle puisse être préjudiciable cet excès d’eau. L’entretien des cours d’eau et des fossés existants et les travaux ordinaires de culture suffiraient, le plus généralement, à assainir la Campagne romaine. La bonification hydraulique se ramène donc en dernière analyse à la bonification agricole.

À ce point de vue là encore les lois de 1878 et 1883 ont abouti à un échec. Cette dernière loi établissait comme sanction l’expropriation des domaines dont les propriétaires n’exécuteraient pas les plans de bonification. Or, il n’y a eu jusqu’ici que trois expropriations, deux en 1891 et une en 1898. La première fut celle du domaine de Bocca di Leone, situé à quelques kilomètres de Rome dans la basse vallée de l’Anio ; 129 hectares furent divisés en deux lots de 61 et 68 hectares. Achetée 248 000 francs, cette propriété fut revendue 271 376 francs ; nous verrons plus loin ce qu’elle est devenue entre les mains des acquéreurs. La seconde fut celle du domaine de S. Alessio et Vigna Murata, situé sur la via Ardeatina. Des 261 hectares qu’il comprenait, 80 furent affectés au champ d’expériences et le reste fut divisé en 14 lots de 7 à 52 hectares. Payée 269 012 francs et revendue 318 873 francs, cette propriété est aujourd’hui en pleine culture. La troisième expropriation fut celle de Grotta di Gregna (près de Boccaleone), achetée 224 700 francs et revendue 226 843 francs : 216 hectares fuient divisés en cinq lots de 33 à 60 hec-