Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/200

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tares. En définitive, 607 hectares seulement ont été expropriés et revendus avec bénéfice. Les acquéreurs ont engagé, en cheptel et améliorations, des capitaux évalués en moyenne à 500 francs par hectare. Le revenu brut des deux premiers domaines était de 27 000 francs ; au bout de huit ans, il dépassait 94 000 francs et le revenu net était de beaucoup supérieur à l’ancien revenu brut. Cependant les résultats obtenus sont très différent suivant les lots ; ils dépendent des capitaux qui y ont pu être engagés et des qualités personnelles des acquéreurs. Plusieurs de ceux-ci ont dû revendre ; d’autres (7 sur 14 à S. Alessio) n’avaient encore fait aucune amélioration au bout de neuf ans[1].

Toutefois, dans leur ensemble, ces trois domaines ont été mis en valeur et la loi paraît ici avoir atteint son but. Mais pourquoi son application a-t-elle été si restreinte alors que presque tout le reste de la zone restait inculte ? Cela tient en partie au manque de fonds. On fait remarquer, il est vrai, que les domaines expropriés ont été revendus avec bénéfice, mais c’est parce qu’ils étaient peu étendus, à proximité du Suburbio, dans une situation exceptionnelle permettant un lotissement facile et tentant les acquéreurs. Les hauts prix obtenus sont dus au désir très vif de quelques personnes de devenir propriétaires, mais il n’en serait plus de même si on appliquait l’expropriation

  1. Cf. G. Cadolini, Il bonificamento dell’Agro romano. Rome, 1901 (Rapport à la commission d’enquête de la Société des Agriculteurs italiens).