Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/247

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bétail ; il y en a aujourd’hui 200, dont 150 vaches laitières produisant par jour, suivant la saison, de 600 à 1 200 litres de lait livré à un marchand en gros. En 1899, sur 50 vaches, 25 périrent de la malaria ; sur les conseils du Prof. Celli, on tint les animaux enfermés à l’étable à l’abri des moustiques et le reste du troupeau fut sauvé. On récolte à la Cervelletta un excédent de fourrages qui est actuellement vendu, mais qui, avec les produits de la culture plus abondants chaque année grâce aux engrais chimiques, permettrait de nourrir jusqu’à 300 vaches laitières ; aussi va-t-on construire deux nouvelles étables.

Le personnel fixe est composé de 7 vachers, 6 bouviers, 6 charretiers, 2 campieri[1]; 2 faucheurs et 10 ouvriers pour les besoins divers. Il y a peu d’ouvriers temporaires et ils sont en rapport direct avec les patrons qui ont supprimé l’intermédiaire des caporaux. En s’installant à la Cervelletta, les fermiers ont amené avec eux 25 familles lombardes aujourd’hui réduites à une dizaine. À la tête des différents services sont des Lombards ; pour les déterminer à venir ici il a fallu leur offrir des salaires assez élevés, mais ce sont des gens sûrs et travailleurs. Quelques-uns ont épousé des jeunes filles du pays et on remarque qu’ils dressent leurs femmes à l’ordre et à la propreté. Les salariés fixes sont payés au mois, logés dans des bâtiments neufs et ont la jouissance d’un petit jardin qu’ils cultivent bien. L’habitation est confortable, propre et bien tenue : c’est un étrange

  1. Ouvriers chargés de régler les irrigations.