Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/89

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cée que celle de la Cervelletta, que par conséquent le mode de culture se rapproche davantage du système ancien et qu’ainsi les besoins de main-d’œuvre y sont irréguliers et momentanés. En outre, le domaine est beaucoup plus étendu[1], ce qui exige un personnel plus nombreux ; il est donc plus difficile au fermier d’avoir des rapports étroits avec ses gens, de les connaître et de les diriger personnellement ; il lui est aussi plus difficile de trouver cinquante familles capables de se conduire elles-mêmes et de secouer le joug des caporaux que d’en trouver cinq. On voit que le très grand atelier soulève des difficultés qui n’existent pas dans un atelier restreint et qu’il exige des capacités plus grandes non seulement de la part du patron, mais aussi de la part du personnel ouvrier.

C’est bien, croyons-nous, l’étendue exagérée de l’exploitation plus encore que la culture extensive qui est favorable à l’institution du caporalat, car nous avons pu constater sa disparition sur un domaine de 350 hectares, situé dans les Marais Pontins, près de Terracine, affermé en 1907 par un Piémontais. Plus encore qu’à Pantano, les transformations sont ici à leurs débuts. Cependant, dès la première année, le fermier a congédié ses caporaux parce qu’en causant avec ses ouvriers il a constaté que ceux-ci étaient frustrés de 20 pour 100 sur leurs salaires en dehors des retenues consenties. Les ouvriers se trouvant en présence d’un homme qui les connaissait personnellement

  1. Plus de (1 200 hectares au lieu de 315.