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les peuples une langue commune, dans l’intérêt supérieur de l’humaine fraternité.

Il ne s’agit plus de discuter sur la question d’une langue internationale. Cette question est tranchée par l’Esperanto.

On en sait toute la grammaire au bout de quelques heures, tout le vocabulaire au bout de quelques jours, on l’écrit et on le parle au bout de quelques semaines. Et ce n’est pas une vaine réclame que je fais ici. J’en appelle à tous ceux qui ont sérieusement étudié la langue du docteur Zamenhof. Je suis prêt comme tous ceux-là à accepter l’épreuve suivante. Confiez-moi un jeune homme une heure par jour pendant un mois, je vous le rendrai à la fin de la trentième heure parlant l’Esperanto aussi bien que sa langue maternelle. L’Esperanto est en outre d’une si grande souplesse et d’une si grande précision que, de l’aveu de savants linguistes, la traduction d’Hamlet du docteur Zamenhof est la meilleure des nombreuses traductions d’Hamlet. C’est donc à l’Esperanto de former le trait d’union entre les peuples.


Dans quelle mesure l’Esperanto a réalisé sa fin.

Il y a des espérantistes dans tous les pays du monde. Des statistiques récentes en accusent plus de cent mille. Trente-cinq journaux paraissent régulièrement dans la nouvelle langue, et la nouvelle littérature compte des centaines d’ouvrages. Plusieurs dictionnaires techniques sont en voie de formation. Trois congrès espérantistes internationaux ont déjà eu lieu, à l’occasion desquels se sont réunis d’autres congrès où l’Esperanto n’était pas le but mais le moyen. C’est par dizaines que chaque jour la presse mondiale nous offre des articles sur ce