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SON INTRODUCTION EN FRANCE i55

époque, dont il sera question dans un des chapitres suivants. Engel s’occupe ensuite de la Culture.

« Si la terre, dit-il, a trop de densité, les racines ne pouvant s’étendre, elles produisent souvent d’assez gros fruits, mais en petit nombre ; la place leur manque et tout forme un grouppe.

» Engrais. L’expérience m’a prouvé qu’il falloit connoître les espèces de Pommes de terre pour juger de l’engrais qu’elles exigent. Celles qui paroissoient les plus vigoureuses par les feuilles ont un produit moindre en grosseur et quantité que les autres. En général, les blanches et jaunâtres veulent une terre bonne et un peu humide ; les rouges réussissent fort bien en terre légère et dans les champs, avec moins d’engrais. Dans une terre trop fumée, l’engrais ne leur fait produire presque que de l’herbe…

» Choix des Pommes de terre pour planter. Autrefois on voulut aussi économiser en ceci, on se servit des plus belles et des plus grosses pour la nourriture des hommes, les moyennes pour le bétail, et on crut que les plus petites seroient aussi propres à planter que les autres : ce sont là de ces économies ruineuses… On a remarqué à la fin que cette épargne étoit nuisible, que les petites pommes en produisoient des petites ; il y a plus : j’ai trouvé que les yeux même produisoient de grosses pommes, si on les tiroit des grosses, et de petites s’ils étoient pris de petites. Il faut donc choisir en Automne, après la récolte, de belles grosses pommes pour les planter au Printemps : je ne veux pas dire que la grosseur en doive constituer la principale qualité, il s’en trouve souvent qui ont quelque défaut ; il faut plutôt examiner si elles sont fermes et saines, ce sont celles qu’on plante le plus avantageusement ; alors on peut disposer des autres pour la nourriture des hommes et du bétail.

» Des morceaux et des yeux. L’expérience a fait ouvrir les yeux aux habitans de diverses contrées où on s’est appliqué le plus à la culture des Pommes des terre, en plantant seulement des morceaux et non des pommes entières ; au lieu qu’en d’autres, on continue à en planter encore, ou comme ils le nomment, semer : cette expression est très applicable chez ceux-ci, vu que, comme nous l’avons remarqué, ceux qui regrettent la peine, jettent ou sèment des pommes de terre par poignées dans les sillons… Au reste morceaux et yeux sont souvent des synonymes, d’autres fois