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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

de primeur conservera longtemps encore parmi les plus recherchées. De nouvelles obtentions ont peu à peu pris la place de nombre d’anciennes variétés abandonnées, soit comme variétés horticoles ou agricoles. Essayons de constater l’apparition de quelques unes d’entre elles, au sujet desquelles il nous reste quelques documents à faire connaître.

Nous puisons d’abord nos renseignements dans le Journal de la Société d’horticulture de France, dont nous nous contenterons de citer l’année de publication. En 1872, ce Recueil nous apprend que la variété Early rose a déjà donné aux États-Unis, par la voie du semis, une nouvelle variété qui en diffère surtout parce qu’elle est tardive au lieu d’être hâtive, comme celle de laquelle elle est issue, circonstance qui l’a fait appeler Late rose (Rose tardive). C’est un retour, par la graine, à une forme ancestrale qui s’était trouvée modifiée, pour la précocité, dans l’Early rose. Toutefois cette obtention nouvelle était signalée comme étant de meilleure qualité que cette dernière, et se conservant plus longtemps, en même temps qu’elle donnait une production plus considérable.

En 1885, M. Arnould Baltard, rapporteur d’une Commission, donnait les détails suivants sur la Pomme de terre Joseph Rigault, ainsi nommée de celui qui l’avait obtenue en 1879, et qu’un marchand-grainier de Paris avait mis au commerce en 1883. « M. Joseph Rigault, disait-il, s’était contenté jusqu’ici de semis faits avec des graines provenant de fécondations naturelles ; c’est ainsi qu’il a obtenu la Joseph Rigault du semis d’un fruit récolté sur la Feuille d’ortie qu’il suppose avoir été fécondée par la Têtard, parce que celle-ci était voisine et parce que les caractères de la Joseph Rigault ont beaucoup d’analogie avec ceux de la Têtard : il est toutefois à remarquer que la fleur de la Joseph Rigault est rose, au dire de son obtenteur, tandis que celle de la Feuille d’ortie et celle de la Têtard sont blanches ».

Il arrive parfois que des horticulteurs font des semis de graines de Pommes de terre, sans s’inquiéter des variétés sur lesquelles ils ont récolté les fruits. Certes, le hasard peut faire que d’une graine inconnue il sorte un bon produit. Mais combien plus il y a d’intérêt à noter les variétés d’origine et à mieux connaître par comparaison ce que l’on a obtenu. Ainsi un horticulteur, en 1891, présentait à la Société d’horticulture six variétés nouvelles qu’il