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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

germes de l’espèce pour l’année suivante. D’après ses observations, les spores motiles (ou zoospores) auraient la faculté de pénétrer dans les cellules vivantes du parenchyme sain de la Pomme de terre, sans laisser de trace sur les membranes traversées, mais en marquant leur passage parla mortification du tissu, qui prend alors une coloration brune caractéristique. M. Schilberszky a désigné cette nouvelle Chytridinée sous le nom de Chrysophlyctis endobiotica, dont il annonce qu’il espère être en mesure de poursuivre l’étude biologique.

Bien que la découverte de ce parasite nous fasse connaître une autre maladie que celle de la Gale de la Pomme de terre, nous avons cru devoir l’y rattacher, en attendant qu’il soit publié de nouveaux détails sur sa nature et sur son extension.

2o La gangrène sèche des tubercules. — Cette maladie est connue depuis assez longtemps. Il en a été question depuis plus d’un demi-siècle, en Allemagne, où elle avait particulièrement appelé l’attention par des caractères plus fortement accentués qu’ils ne le sont aujourd’hui. Ce qui diffère la gangrène sèche de la gangrène humide, c’est que les tubercules dont le parenchyme interne est atteint de mortification, tout en restant revêtus de leur épiderme, ne se ramollissent pas sensiblement et peuvent même durcir dans certains cas, comme le fait s’était produit, en Allemagne, ce qui peut arriver lorsque les tubercules gangrenés sont conservés dans un air sec et perdent leur propre humidité.

Dans un Mémoire présenté à l’Académie des Sciences le 16 Août 1842, par De Martins, et reproduit dans les Annales des Sciences naturelles, 2e Série, t. XVIII, sous ce titre : Sur la gangrène sèche des Pommes de terre, observée depuis quelques années en Allemagne, l’auteur fait connaître les résultats de ses observations sur cette maladie.

« Les Pommes de terre atteintes de cette affection, dit-il, deviennent dures comme des pierres, de sorte qu’on peut les frapper à coups de marteau sans pouvoir les briser ; elles conservent cette dureté dans l’eau bouillante, et, suivant le rapport qui m’en a été fait, elles résistent même à l’action de la vapeur dans les fabriques d’eau-de-vie. Il en résulte qu’on ne peut en tirer aucun parti.

» Lorsque l’affection a atteint ce dernier degré, les tubercules perdent tellement leur caractère naturel, qu’on a grand’peine à les