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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

court funicule aux filaments du même mycelium dont procèdent les tiges aériennes et conidifères. La génération solitaire de ces spores au sein de conceptacles globuleux qui imitent ceux des Truffes, constitue pour les Peronospora un caractère qu’ils ne partagent peut-être encore avec aucun autre genre de Champignons.

» Nous avons, mon frère et moi, parfaitement constaté maintes fois, cette fructification entophyte dans plusieurs espèces de Peronospora rapportées au genre Botrytis par la plupart des auteurs, et qui déterminent toutes, soit dans les plantes sauvages, soit dans celles de nos potagers, ou chez les unes et les autres à la fois, les mêmes désordres que présente la Pomme de terre atteinte par son Peronospora… Il ne m’a point encore été donné de voir les spores endothèques de ce dernier, mais je doute à peine qu’elles aient été observées ; seulement, les descriptions et les figures, qui, si je ne me trompe, en auraient été publiées jusqu’ici, sous des noms divers, n’offrent pas entre elles un accord qui exclue toute incertitude. Quoi qu’il en soit, les Peronospora s’ajouteront désormais aux Champignons qui possèdent le plus manifestement plusieurs sortes de graines et contribueront efficacement à justifier les idées que nous avons émises sur la multiplicité des organes reproducteurs dans la grande Classe des Fungi ».

En outre des observations nouvelles consignées dans cette Note par Tulasne, il est important de remarquer ce qu’il dit au sujet d’une seconde forme de fructification qu’il avait découverte sur plusieurs espèces de Peronospora. Il ne doutait même pas, bien qu’il n’en ait pas constaté la présence sur la Pomme de terre, que le Peronospora infestans ne dût lui-même posséder cette seconde forme de fructification. Nous pouvons déjà dire qu’on n’a pu jusqu’à présent la découvrir, et pourtant, comme nous le verrons plus loin, ce ne sont point les recherches multiples des observateurs qui ont manqué. Il y avait, en effet, un grand intérêt à s’assurer si le Peronospora infestans, comme beaucoup de ses congénères, avait la faculté, au moyen d’une spore dormante, de résister aux froids de l’hiver pour reparaître au printemps, ce qui est le cas pour une autre espèce très voisine, nouvellement introduite en Europe et originaire des États-Unis, le Peronospora viticola ou Mildew. Connaître, dans les tissus de la Pomme de terre, le siège habituel de cette spore dormante et le détruire, c’était s’assurer contre le dé-