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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

« 1o Les filaments émis par les spores en germination du Peronospora pénètrent dans le parenchyme des tubercules de la Pomme de terre. À la suite de cette pénétration, ce tissu devient malade et se détruit peu à peu. Le Champignon est donc la cause de la maladie.

» 2o Ce n’est qu’au hasard que les spores du Champignon arrivent aux tubercules ; de là il est facile de s’expliquer pourquoi les pieds de Pommes de terre, dont les fanes sont malades, peuvent porter des tubercules sains, et réciproquement.

» 3o La maladie des tubercules ne se déclare que sous l’influence de l’humidité, celle-ci étant indispensable pour la germination des spores.

» 4o Une pelure épaisse, comprenant de nombreuses assises de cellules subéreuses, empêche la pénétration des filaments émis par les spores du Champignon. Ce fait explique pourquoi la maladie s’est déclarée avec facilité principalement sur les tubercules jeunes, à pelure mince, ou en des points dénudés de leur pelure bien formée.

» 5o La maladie des tubercules doit partir toujours de la surface pour se propager ensuite de proche en proche dans l’intérieur.

» 6o Les fanes de la Pomme de terre doivent être toujours attaquées les premières par la maladie, avant que la pourriture puisse envahir les tubercules ».

Cette démonstration expérimentale venait donc confirmer tout ce qu’avait avancé Morren, qui avait douze ans auparavant tracé la seule et véritable voie à suivre, mais jusque-là bien inutilement.

En 1858, M. Von Holle publiait dans le Botanische Zeitung un autre important Mémoire, intitulé : Sur le Champignon de la Pomme de terre. Ce Mémoire est divisé en six paragraphes que nous résumerons comme il suit. I. Apparition et disparition du Champignon des Pommes de terre dans le Hanovre pendant le mois d’Août 1851. Le 4 Août 1857, après une longue sécheresse, le temps devint chaud, pluvieux et orageux : le Champignon ne tarda pas à faire son apparition. On observait, dès le 16 de ce mois, sur les tiges et les feuilles de la Pomme de terre les taches brunes qui sont l’indice le plus apparent de la maladie ; le 19, on les voyait partout aux environs de Hanovre. Le 20 Août, le temps redevint sec et chaud, et le mal s’arrêta complètement tant sur les tiges et