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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

» Enfin, il y a un autre mode de germination qu’offrent les conidies du P. infestans, et qui consiste en ce que la conidie émet de son sommet un tube-germe simple ou ramifié. Je ne peux pas indiquer les conditions qui déterminent cette germination, car elle se rencontre quelquefois sur des semis dans lesquels la plupart des conidies fournissent des zoospores. Cette circonstance, cependant, me paraît prouver que ce n’est qu’un état particulier et en quelque sorte anormal des conidies elles-mêmes qui couvre le phénomène en question ».

Relativement à ce dernier mode de germination signalé par cet habile observateur, il convient de faire remarquer que c’est le mode le plus habituel de germination que l’on voit les conidies ou spores manifester. C’est dans tous les cas le mode germinatif de presque toutes les autres Péronosporées et qui n’exige que l’action de l’air humide pour se produire. Le Peronospora infestans a donc deux moyens de propagation, soit par l’humidité de l’air seule, soit plus ordinairement au moyen de l’eau.

Quoi qu’il en soit, on peut conclure de ces importantes constatations que l’eau est nécessaire à la production de ces zoospores-germes, qu’elles peuvent pénétrer dans le sol pour infecter les parties souterraines de la plante nourricière, enfin qu’elles peuvent surtout la nuit pénétrer dans les tiges et les tissus foliaires.

Dans un opuscule qu’il publia à Leipzig, en 1861, De Bary ajouta à ces observations des détails très circonstanciés soit historiques, soit biologiques. Cet opuscule est intitulé : La maladie actuelle des Pommes de terre, ce qui la cause et ce qui peut la prévenir. Nous trouvons dans la suite des travaux de cet habile observateur des résultats plus nouveaux à signaler.

Ainsi, en 1863, les Annales des Sciences naturelles publièrent un grand Mémoire d’une importance capitale pour l’étude des Peronospora, dans lequel De Bary traite non seulement d’une manière complète de plusieurs groupes de Champignons entophytes, mais crée la famille des Péronosporées dont il donne la diagnose et la description complète des espèces connues jusqu’à lui. Ce mémoire est intitulé : Recherches sur le développement de quelques Champignons parasites. Nous en citerons ici quelques extraits qui se rapportent plus spécialement au Peronospora infestans.