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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

c’était dans l’espoir qu’elle ne contribuerait pas à étendre l’infection jusque dans les cultures.

» Les résultats que je viens de faire connaître, ayant été constatés avec soin, le problème en question me semble aussi bien que possible résolu ; c’est-à-dire que j’ai montré que les oospores n’ont pas été découvertes dans toute la région, et que le mycélium vivace doit faire écarter toute idée de la nécessité de l’hivernage, qui est propre aux oospores chez d’autres espèces.

» Je puis en peu de mots appeler l’attention sur ce fait, que les phénomènes généralement connus et connexes à la présence du Champignon, correspondent parfaitement avec les résultats auxquels je suis arrivé. Ceci peut ne pas paraître très net à première vue : en effet, tandis que la première infection des plantes, dans les cultures, a lieu, comme nous le voyons, au printemps, la présence du Phytophtora n’est bien visible qu’en Juillet. Mais il faut se dire que, dans la vaste étendue des champs, il peut n’y avoir qu’un fort petit nombre de foyers originels d’infection, puisqu’il y a comparativement peu de Pommes de terre malades de plantées, et que, de plus, nombre de tubercules malades, qui ont été plantés en même temps, peuvent rester en dehors de l’envahissement du Champignon qui ne développe alors de sporanges, ni sur eux, ni sur leurs pousses. Il faut évidemment une très grande quantité de sporanges pour permettre au parasite de se répandre sur de très grandes surfaces. Il ne s’en produit d’abord qu’un nombre relativement petit dans le premier foyer d’infection. Il en résulte que la première apparition du Champignon et la production de foyers secondaires d’infection peuvent se faire lentement et sont difficiles à observer. Ce qui revient à dire que le Phytophtora a besoin d’un certain temps pour développer la quantité de sporanges reproducteurs qui est nécessaire pour infecter de grands espaces. S’il n’en était pas ainsi, la Pomme de terre, dans les terrains humides ou dans les années pluvieuses, aurait été attaquée au printemps et serait morte. Il n’est peut-être pas superflu de dire aussi que le cas serait presque le même, si le Champignon avait pu hiverner au moyen d’oospores qui auraient germé au printemps. Si bien, qu’en supposant que leur présence fût rare, l’état de choses actuel ne se modifierait pas ; si, au contraire, elles se montraient très fréquem-