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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

ment, une attaque générale et immédiate de la Maladie au printemps deviendrait inévitable.

» Je n’ai plus à ajouter à ce que je viens de dire, que de faire remarquer que la végétation du Phytophtora est connue pour être grandement hâtée et accrue par l’humidité, et d’un autre côté pour être retardée par la sécheresse. C’est une règle, cependant, que la période de sa première apparition soit suivie par la saison sèche de l’été. La période de sa grande extension coïncide ordinairement avec les premières pluies de l’automne, ou bien, comme on pouvait le voir ici en 1875, avec une saison humide au milieu de l’été. Dans certaines localités, on constate même que les Pommes de terre sont infectées beaucoup plus tôt, comme dans les vallées des régions montagneuses, où il y a régulièrement d’abondantes rosées et d’incessantes ondées. En conclusion, je crois que l’on devra aussi porter l’attention sur les rapports étroits qui peuvent exister entre les phénomènes en question et ce fait que la Pomme de terre, dans ses divers états de développement, fournit un substratum varié pour nourrir le Champignon. Je considère comme probable que le Phytophtora croît plus aisément sur une plante adulte que sur de jeunes tiges et de jeunes feuilles. Il serait intéressant, mais difficile, de l’établir clairement par expérience. C’est une question, toutefois, qui me conduirait au-delà des limites de la tâche que je m’étais imposée ici ».

Ces belles recherches et ces curieuses expériences de De Bary ont eu pour résultat de nous faire connaître pour ainsi dire complètement l’histoire du Champignon parasite de la Pomme de terre. Peut-être cet habile observateur eut-il pu nous expliquer dans quel état particulier doit vivre le mycélium vivace de son Phytophtora, lorsqu’il végète l’hiver dans les tissus du tubercule de la Pomme de terre sans les détruire complètement, car ce mode de vivre ne lui est pas habituel, et le doute que l’on pouvait avoir sur cet état de repos inconnu avait excité les mycologues à en découvrir les oospores.

D’un autre côté, les causes de la Maladie étant connues, il restait à trouver les moyens de la combattre, ou plutôt de prévenir autant que possible les attaques du Phytophtora. Le procédé le plus simple consista à cultiver des variétés de Pommes de terre précoces, c’est-à-dire dont la récolte pouvait être faite en Juillet ou en