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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

rique (diam. 1/2 μ), puis elliptique (long. 3/4 μ), et devient immédiatement scissipare. Elle forme ensuite des chaînettes de 4 articles ou davantage, où se laissent voir très rarement ses spores. Nous l’avons retrouvée plus tard, dans les tissus en décomposition, à l’état de zooglées, c’est-à-dire s’enveloppant d’une sorte de mucus protecteur, pareil à celui des Microcoques, et qui doit en assurer la conservation.

D’autres espèces de Champignons apparaissent bientôt sur la chair pâteuse, de plus en plus ramollie, notamment de petits conceptacles d’une Sphériacée noirâtre. Il s’y montre également, en très grand nombre, comme dans le parenchyme mortifié par les Microcoques, des Anguillules et des Acariens (Tyroglyphus echinopus) de Robin. Mais, quant au Phytophtora, il n’en reste plus de traces. Si cette constatation de la disparition du mycélium de ce parasite, dans les tubercules qu’il avait attaqués, se généralisait, il conviendrait de chercher une autre explication que celle donnée par De Bary à la possibilité de la reproduction du Phytophtora par les Pommes de terre malades, plantées dans les champs. Nous sommes très porté à croire que ce qui assure l’existence du parasite, c’est la facilité qu’il se trouve avoir, toute l’année, de pouvoir contaminer les cultures de Pommes de terre, l’été dans les régions froides, l’hiver dans les régions chaudes de l’Europe et de l’Algérie.

Quoi qu’il en soit, s’il nous était permis de revenir en arrière et de nous demander quels étaient les effets produits, en 1845, par l’apparition soudaine du Phytophtora dans les cultures de Pommes de terre, nous serions étonné de constater que ce nouveau parasite était loin, cette année-là, de causer à lui seul la perte de tous les tubercules, plus ou moins atteints de pourriture. Lorsqu’on se reporte aux publications de l’époque et qu’on cherche à se rendre compte de ce qui avait réellement eu lieu, en 1845, d’après les descriptions de ce que l’on appelait alors les caractères de la Maladie spéciale, on est surpris de la divergence des opinions des auteurs sur ce sujet. Nous avons essayé d’éclaircir quelque peu cette question rétrospective et nous sommes arrivé à reconnaître que les autres maladies internes des tubercules avaient dû, dans cette année désastreuse, causer autant de dommages que le Phytophtora. Le Pseudocommis, les Microcoques et les Bacilles avaient produit