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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

en même temps de très grands effets destructeurs, lesquels venaient s’ajouter à ceux tout nouveaux du Phytophtora : cela explique fort bien le triste état dans lequel se trouvaient les récoltes de 1845. Depuis lors, ces différentes maladies, par suite de précautions prises, ont moins fait sentir leurs effets dans les cultures de Pommes de terre ; mais comme on n’était pas instruit de ce qu’il en était en réalité, on s’est habitué à considérer le Phytophtora comme l’unique agent de destruction des tiges et des tubercules, et à confondre toutes les altérations diverses de ces tubercules sous la seule dénomination de la Maladie des Pommes de terre. Or il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, comme en 1845, les cultures peuvent tout aussi bien subir les attaques de ces parasites très différents (Pseudocommis, Microcoques, Bacilles et Phytophtora) dont l’action destructive caractérise autant de maladies distinctes, et qu’il n’est pas sans intérêt de savoir qu’ils sont réellement les causes de ces maladies pour chercher à les combattre[1].

Maintenant, si nous tenons compte de ce que nous avons dit plus haut sur les effets produits dans les tubercules par l’action parasitaire du Pseudocommis Vitis de Debray, ou Champignon muqueux de la maladie de la Brunissure, à laquelle il faut attribuer ce que l’on appelle les Pommes de terre piquées, ainsi que les taches roussâtres éparses çà et là dans tout le parenchyme, qui cause dans les cultures l’ancienne maladie de la Frisolée, les différentes maladies internes dont peuvent être affectés les tubercules de Pommes de terre se classent de la façon suivante :

Gangrène sèche, produite : 1o  par le Pseudocommis Vitis de De Bary ; 2o par les diverses espèces de Microcoques (Micrococcus Imperatoris, albidus, Delacourianus) que nous avons fait connaître.

Gangrène humide, produite : 1o par le Micrococcus albidus associé au Bacillus subtilis de Cohn ; 2o par le Phytophtora infestans de De Bary.

Si nous essayons ensuite d’établir l’importance du rôle que jouent tous ces parasites dans les cultures de Pommes de terre, d’après les observations que nous avons pu faire sur tous les tu-

  1. — Nous avons traité cette question rétrospective, avec tous ses détails scientifiques, dans le Bulletin de la Société mycologique de France (1898).