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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

thington G. Smith sur la Greffe de la Pomme de terre. L’auteur y expose son procédé de greffage, avec des dessins à l’appui : il y montre deux tubercules, l’un rond de la variété Early Regent sur lequel deux particules obconiques, ou deux troncs de cône dont la base est à la surface et porte au centre un bourgeon, et dont le sommet se termine au centre du tubercule, seront détachées ; l’autre ovoïde de la variété Early Ash-leaf Kidney présentant des cavités obconiques de même dimension destinées à recevoir les particules précédentes. La préparation doit être faite de telle façon que les cônes et les alvéoles se placent les uns dans les autres avec une précision géométrique. Un double petit lien sert à fixer cette préparation. « On doute, dit M. Worthington Smith, que l’amalgamation puisse se faire entre la chair des deux parents. Cette amalgamation me semble possible en raison des faits suivants : 1o Le produit des tubercules greffés est quelquefois intermédiaire entre les deux parents ; 2o Le tubercule-semence avec ses cônes végétatifs s’épuise complètement pendant la croissance de la plante, ce qui montre que pour ce développement toute la nourriture de réserve de la chair des deux parents a été employée. »

En 1894, le Journal de la Société d’Horticulture de France insérait une Note de M. Gustave Martin qui faisait connaître une manière assez identique de greffer les Pommes de terre. « Au préalable, disait-il, mise en végétation des tubercules sur lesquels on veut opérer, sujets et greffons. Détruire tous les yeux du tubercule-sujet et recouvrir les plaies avec une couche légère de mastic Lhomme-Lefort ; creuser dans ce sujet deux ou trois cavités en forme de trémie. Puis, détacher du tubercule-greffon les bourgeons développés en conservant à leur base une tranche de ce tubercule en forme de pyramide tronquée de façon que, introduite dans la trémie creusée dans le sujet, elle y soit exactement contenue ; mettre deux ou trois greffons, suivant la grosseur du sujet. Constater que l’adhérence est complète, que les épidermes sont bien au contact, puis recouvrir la commissure avec le mastic ; planter ensuite comme à l’ordinaire ».

La même année, le même Recueil publiait une Note importante de M. Édouard Lefort, résumant les expériences que l’auteur avait faites depuis dix ans. Son procédé consiste à se servir pour le greffage, non des tubercules, mais des tiges de la Pomme de terre.