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SA CULTURE

succès, M. Philippar formulait les conclusions suivantes : « Je ne pense pas que l’Agriculture trouve, surtout dans le climat où nous sommes, aucun avantage à faire des plantations automnales. Les tubercules trop enterrés ne produisent rien ou trop peu de chose. Les tubercules plantés à la profondeur convenable doivent être garantis du froid par une couverture quelconque. Les produits ne sont pas plus hâtifs ; ils ne sont pas plus abondants. On ne peut admettre cette plantation automnale qu’en horticulture, et en procédant sur les variétés tuberculifères choisies à cet effet… »

Nous ne reproduirons pas les réponses faites point par point par les auteurs à M. Philippar. Des oppositions d’expériences à expériences ne sont guère probantes, et établissent tout au plus que là où certains ont réussi, d’autres ont échoué. Plusieurs des objections de M. Philippar étaient fondées, puisque depuis près d’un demi-siècle elles subsistent encore et que la plantation d’Automne n’a fait que peu de prosélytes.

Charles Morren, en préconisant la culture automnale, s’était surtout appuyé sur des expériences faites en Irlande et en Angleterre. Nous avons pensé qu’il y avait quelque intérêt à connaître ce que pensaient les cultivateurs anglais de la plantation d’Automne. Nous avons trouvé quelques opinions exprimées à ce sujet dans le Gardener’s Chronicle, en 1876. Voici d’abord un article assez explicatif sur ce point, publié en réponse à un Journal français qui faisait l’éloge du procédé.

« Ce procédé de planter les Pommes de terre en Automne n’est pas nouveau, car il a été longtemps pratiqué avec succès par M. Radclyffe et d’autres cultivateurs. C’est aussi un axiome universellement admis dans la culture des Pommes de terre que celles qui se trouvent plantées d’elles-mêmes produisent d’ordinaire les meilleures récoltes. Quoi qu’il en soit, cependant, la plantation d’Automne est peu pratiquée, peut-être dans certains cas par la crainte des effets de la gelée, dans d’autres par suite des inconvénients que présente l’emploi d’un sol trop dur ou trop froid, enfin parce que les bons résultats de la plantation automnale n’ont pas été jusqu’ici suffisamment démontrés ».

D’autres articles, au contraire, font valoir le procédé, surtout au point de vue des bons effets qu’on en retire pour sauver les récoltes des atteintes de la maladie. Mais un dernier article, dont l’opinion