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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

il fait connaître les résultats de sa culture méthodique. Sur les sept variétés qu’il a comparativement soumises ou non à son procédé, quatre lui ont donné à l’arrachage un poids plus considérable par suite du pincement, deux lui ont fourni dans les deux cas une récolte presque identique, la dernière lui a offert un résultat moindre. Non content de cette expérience, M. Quéhen-Mallet la recommença l’année suivante.

« Je crois devoir signaler, dit-il, les résultats qu’ont produits cette année les pincements opérés sur les tiges des Pommes de terre. J’ai remarqué que sur celles qui ont été plantées tardivement, les pincements ont nui à la quantité ; mais les tubercules en étaient plus beaux. Un champ de Pommes de terre dont on pincera les tiges, pouvant être planté un peu plus serré que les autres, produira davantage par ce seul moyen, abstraction faite de l’action du pincement. La grande sécheresse tardive que nous avons eue cette année a fait repousser chez nous les Pommes de terre, par deux et trois fois. J’aurais mieux réussi à coup sûr, si j’avais pu planter plus tôt ».

Le tableau, qui accompagne cette note, montre que l’opération a été faite sur huit variétés. À l’arrachage, cinq de ces variétés ont donné un poids de récolte supérieur, par suite du pincement, deux un poids inférieur, une dernière un poids à peu près égal dans les deux cas. Ces résultats prouvent que les résultats obtenus sont très complexes. Nous n’avons pas appris que ces expériences aient été poursuivies. Dans tous les cas, l’application du procédé ne paraît pas avoir fait beaucoup de prosélytes ; mais il était utile de le faire connaître, parce que des tentatives expérimentales, faites consciencieusement, ne doivent, selon nous, jamais être dédaignées.

En 1887, dans son Traité sur la culture de la Pomme de terre, M. Quéhen-Mallet revient de nouveau sur les avantages de son procédé. Il ne cite pas cependant de nouvelles expériences à l’appui de son opinion. Il laisse seulement connaître que cette idée du pincement des tiges lui paraît excellente, en raison des bons résultats que donne ce procédé pour les fèves et les pois. C’est résoudre bien facilement un problème de physiologie, assez délicat, celui de savoir si le pincement favorise la formation des tubercules autant que celle des fruits. Et ce point est loin d’être indiscutablement établi.