Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/433

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
419
SA CULTURE

Voici le résumé des expériences de cet agronome, qu’ont fait connaître d’ailleurs plusieurs journaux agricoles. D’après M. Westermeier, l’espacement le plus favorable au rendement (poids total des tubercules par hectare) est celui qui correspond à une surface de 2 500 centimètres carrés par plant (0m,50 sur 0m,50) ; un espacement plus considérable est inutile. L’espacement a plus d’influence sur la grosseur que sur le nombre des tubercules. Quand l’espacement grandit, l’augmentation de grosseur des tubercules cesse avant leur augmentation en nombre. Comme l’emmagasinement d’amidon dépend uniquement des conditions d’éclairement, on conçoit que les tubercules, dans les mauvaises années, soient d’autant plus pauvres en amidon qu’ils sont plus nombreux sur chaque plante ; il en est de même lorsque l’espacement est plus grand qu’il n’est nécessaire ; dans les bonnes années, il paraît y avoir compensation.

Dans la grande culture, il n’est pas de petits détails qui n’aient leur importance. Si l’on indique 0m,60 centimètres d’écartement entre les rangées, c’est qu’il faut rendre plus facilement exécutables les travaux de sarclage et de buttage, et cela n’a pas de rapport avec l’espacement des plants.

Façons à donner à la culture. — « Dès que la Pomme de terre a acquis 3 à 4 pouces, disait Parmentier, il faut la sarcler à la main ; et quand elle est sur le point de fleurir, on la butte avec la houe, ou en faisant entrer dans les raies vides une petite charrue qui renverse la terre de droite et de gauche et rechausse le pied : souvent une première façon dispense de la seconde quand le terrain trop aride ne favorise pas la végétation des herbes étrangères et que l’année est sèche et brûlante ; il faut, dans ce cas, borner les travaux de culture à une simple surcharge. En buttant la plante, on expose les tubercules, à mesure qu’ils se forment dans la terre amoncelée au pied, à recevoir les impressions immédiates de la chaleur et à s’y dessécher comme dans une étuve ».

« Lorsque la plupart des jeunes plantes, disaient aussi Payen et Chevallier, sont sorties de 4 à 5 pouces au dehors de la terre, on donne un léger laboura l’aide d’une charrue à deux déversoirs, et, passant ainsi entre toutes les lignes, on opère en même temps un buttage qui rechausse, soutient et fortifie la racine de la plante ; ce labour s’opère quelquefois à la main avec une houe. Le champ se