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SA CULTURE

pourrir par l’action des parasites qu’ils renferment. Un procédé qui serait peut-être difficilement applicable pour les plantations agricoles, étant donné le grand nombre de tubercules à employer, le serait facilement pour les plantations des cultures potagères. Il consiste à laver, ou tout au moins à mouiller (s’ils ne sont pas trop couverts de terre) tous les tubercules-semence avant de les enfouir dans le sol. Ce mouillage fait ressortir très nettement, sur l’épiderme des tubercules, les maladies dont ils peuvent être déjà atteints et qui pourraient produire des avortements ou des contaminations ultérieures. En examinant très rapidement ces tubercules mouillés, on rejetterait tous les malades, en particulier ceux attaqués par la Gale et le Rhizoctone ou présentant les taches brunâtres caractéristiques des pénétrations du Pseudocommis ou des Microcoques, et l’on aurait ainsi l’assurance, si le sol n’est pas déjà contaminé, d’obtenir de meilleurs résultats de la plantation.

Choix de variétés pour la culture potagère. — Il n’est pas sans intérêt, pour cette culture, de faire choix des variétés qui, tout en donnant des produits rémunérateurs, se distinguent plus particulièrement par des qualités spéciales dont l’art culinaire puisse tirer habilement parti. Nous avons vu que la Marjolin était la variété naturellement désignée et employée pour les cultures de primeur. Mais son rôle ne peut aller plus loin, et pour la culture ordinaire il convient de s’adresser à d’autres variétés, plus estimées sous beaucoup de rapports.

M. Henry de Vilmorin a publié, en 1893, la 2e édition d’un Mémoire fort intéressant sur ce sujet, intitulé Les Meilleures Pommes de terre. C’est le développement d’une Conférence qu’il a faite le 30 janvier 1888 au Concours agricole général de Paris. On y trouvera beaucoup de renseignements fort instructifs que nous ne pouvons reproduire. Nous rappellerons seulement ici cette juste et curieuse observation, que la préférence qu’ont les Français pour les Pommes de terre à chair jaune les rend souvent très réfractaires à l’adoption des races à chair blanche, pour lesquelles les Anglais et les Américains ont, au contraire, une prédilection marquée.

Les variétés recommandées par M. de Vilmorin pour la culture potagère sont les suivantes. Parmi les plus anciennes, très recommandablea encore, la Bonne Wilhelmine (jaune ronde) et la Rouge