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TYPE SAUVAGE DE LA POMME DE TERRE 45

tient, d’après Dunal, à une autre espèce qu’il a nommée S. immite. J’ai vu l’échantillon authentique et n’ai aucun doute que ce ne soit une espèce distincte du S. tuberosum. Sir W. Hooker cite un échantillon, de Mac Lean, des collines autour de Lima, sans aucune information sur la spontanéité. Les échantillons (plus ou moins sauvages ?) que Matthews a envoyés du Pérou à Sir W. Hooker appartiennent, d’après Sir J. Hooker, à des variétés un peu différentes de la vraie Pomme de terre. M. Hensley, qui les a vus récemment dans l’herbier de Kew, les juge « des formes distinctes, pas plus cependant que certaines variétés de l’espèce ».

» Weddell, dont nous connaissons la prudence dans cette question, s’exprime ainsi : « Je n’ai jamais rencontré au Pérou le Solanum tuberosum dans des circonstances telles qu’il ne me restât aucun doute qu’il fût indigène ; je déclare même que je ne crois pas davantage à la spontanéité d’autres individus rencontrés de loin en loin sur les Andes extra-chiliennes et regardés jusqu’ici comme étant indigènes. »

» D’un autre côté, M. Éd. André a recueilli, avec beaucoup de soin, dans deux localités élevées et sauvages de la Colombie, et dans une autre près de Lima, sur la montagne des Amancaës, des échantillons qu’il pensait pouvoir attribuer au S. tuberosum. M. André a eu l’obligeance de me les prêter. Je les ai comparés attentivement avec les types des espèces de Dunal dans mon herbier et dans celui de M. Boissier. Aucun de ces Solanum, à mon avis, n’appartient au S. tuberosum, quoique celui de La Union, près du fleuve Gauca, s’en rapproche plus que les autres. Aucun, et ceci est encore plus certain, ne répond au S. immite de Dunal. Ils sont plus près du S. Colombianum du même auteur, que du tuberosum et de l’immite. L’échantillon du Mont Quindio présente un caractère bien singulier. Il a des baies ovoïdes et pointues[1].

» Au Mexique, les Solanum tubéreux attribués au S. tuberosum, ou, selon M. Hensley, à des formes voisines, ne paraissent pas pouvoir être considérés comme identiques avec la plante cultivée. Ils se rapportent au S. Fendleri, que M. Asa Gray a considéré d’abord

  1. — « La forme des baies n’est pas encore connue dans les S. Colombianum et immite »