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Qualité. En total c’est un très-mauvais fruit dans les provinces septentrionales, assez aqueux ; & je ne sais trop pourquoi on l’appelle musqué à Paris ; il l’est un peu au midi du royaume : être précoce est son seul mérite.

Cet abricot se reproduit par ses noyaux, & donne plusieurs variétés aussi bonnes que lui. On peut ne pas le greffer.

L’abricot hâtif ou précoce, qui vient d’être décrit, a produit une variété aujourd’hui constante & durable. Quelques auteurs la regardent comme une espèce.


Abricot blanc, très-improprement appellé abricot-pêche. Armeniaca fructu parvo, rotundo, albido, præcoci. Duhamel. Voici en quoi il diffère du précédent. 1o. La peau du fruit est recouverte d’un duvet fin ; le côté exposé au soleil est légérement coloré en rouge-brun, & le côté opposé est de couleur de cire blanchâtre. 2o. La chair est blanche du côté de l’ombre, & du côté vivifié par le soleil, la chair est moins colorée que la peau : la chair de ce fruit est fine. 3o. Les feuilles moins grandes, moins profondément dentelées.

Cet arbre se charge de beaucoup de fruits ; il exige plus de chaleur pour leur maturité. Lorsqu’on le mange, on croit sentir un petit goût de pêche ; & en effet, il est assez marqué dans les provinces méridionales. On doit regarder ce fruit comme une variété hibride. (Voyez ce mot) Ces jeux de la nature ne sont pas rares, & nous aurons souvent occasion d’en parler dans le cours de cet Ouvrage. Cet abricotier se greffe sur prunier de damas noir ; il reprend encore mieux sur prunier de Virginie. Ses écussons sont très-difficiles à enlever : on peut encore l’élever de noyaux ; ce qui est bien plus simple.


Abricot-Angoumois. Armeniaca fructu parvo, oblongo, nucleo dulci. Duhamel. (Voyez Planc. 3, p. 187.)

Fleur, à cinq pétales un peu concaves à leur extrémité supérieure : l’onglet qui les réunit au calice, plus alongé que dans les autres espèces d’abricots ; les étamines portées par des filets déliés : à la base de ces filets, on voit souvent dans les pays chauds une substance jaunâtre, visqueuse, douce, sucrée & un peu âpre ; c’est du vrai miel, & cette espèce en fournit plus que les autres.

Fruit, plus petit que les abricots précédens, & plus alongé. Sa partie supérieure est légérement aplatie, & vers son milieu commence une rainure qui se termine à la partie opposée, c’est-à-dire, à l’insertion du péduncule, dans une cavité profonde & serrée. La partie de la peau exposée au soleil est d’un beau rouge vineux & foncé, parsemée de points d’un rouge brun ; le côté opposé est d’un jaune rougeâtre. Sa chair est d’un jaune presque rouge des deux côtés ; la longueur & la largeur de son noyau sont presque égales ; son épaisseur est ordinairement des deux tiers de sa longueur, & quelquefois il est aussi épais que long ; alors il contient deux amandes, & cela arrive souvent. Voici une singularité de ce noyau, à laquelle aucun auteur n’a fait attention. Sur le dos du noyau & à ses deux extrémités, on voit un petit trou,