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goumois & que c’est une variété due à la culture ?

Fleur. Les pétales, au nombre de cinq ou de six, ce qui varie souvent, s’épanouissent entiérement & forment la rose ; ils sont arrondis & légérement crenelés, se réunissent à leur base par des onglets assez larges, & dans cette partie laissent entr’eux un espace vuide & oblong.

Fruit, vient par bouquet, petit comme celui angoumois, & de forme sphérique ; la rainure bien prononcée, assez superficielle ; les lèvres quelquefois légérement inégales. La peau d’un beau rouge foncé du côté du soleil, & d’un beau jaune du côté de l’ombre : la chair est d’un jaune foncé : le noyau est oblong, pointu à son extrémité supérieure, tronqué & crenelé à l’inférieure ; les arêtes saillantes sur le côté.

Feuilles. Leur grandeur varie beaucoup : la longueur, dans les unes, égale la largeur, & dans les autres la longueur augmente d’un tiers. La nervure ou prolongement du pétiole est très-saillante, quelquefois rouge, quelquefois très-verte ; la circonférence est dentelée en manière de scie, & les dentelures petites & aiguës.

Bourgeons, gros, tiquetés de points gris, d’un rouge clair du côté du soleil, & verd du côté de l’ombre.

Bouton, alongé, pointu, & triple dans toute l’étendue du bourgeon.

Maturité, en même tems que l’abricot de Provence.

Qualité. Beaucoup d’amateurs le préferent à tous les abricots dont on a parlé. La chair en est fondante, l’eau d’un goût relevé & excellent. L’amande est douce ; elle a un goût d’aveline & un arrière-goût d’amande douce.

N. B. On doit à M. Duhamel une excellente observation sur la force de cet arbre. Lorsqu’il est greffé sur prunier cerisette, il devient moins grand que l’angoumois, & sur le prunier Saint-Julien, il est plus grand, & ses fruits en espalier excèdent en grosseur celle des plus forts abricots communs. Il faut ajouter, d’après M. le baron de Tschoudi, que lorsque cet arbre est élevé de noyau, on le distingue de tous les autres par ses racines qui ressemblent à des branches de corail.


Abricot-Alberge. Armeniaca, fructu parvo, compresso, è flavo, hinc non nihil rubescente indè virescente. Duhamel.

Fleur, de même largeur que celle d’angoumois : les pétales arrondis par leur sommet, creusés en cuilleron.

Fruit, petit, aplati, s’alongeant un peu au sommet. Sa peau d’un jaune foncé, brune du côté du soleil & d’un verd jaunâtre à l’ombre. Cette peau se couvre de taches rougeâtres, formant de petites proéminences. La rainure est à peine sensible. La chair est d’un jaune foncé & rougeâtre : le noyau grand & plat, presqu’aussi large que long ; son amande est grosse & amère.

Feuilles, petites, terminées en pointe, fort longues & repliées en dehors au sommet, larges & arrondies du côté du pétiole ; leur circonférence profondément dentelée & à double dentelure. Le pétiole est presque