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plus il se rapprochera des abricots de Provence & de Languedoc. Cependant, pour multiplier la durée de ce fruit, & ne pas l’avoir tout en même tems, on peut varier ses expositions suivant les différentes heures du soleil.

Lorsqu’on a commencé à contrarier la nature, en forçant l’abricotier à suivre les loix de l’espalier, il faut continuer jusqu’au bout. Si vous voulez donc avoir de gros fruits & bien colorés, détachez de l’arbre la plus grande quantité des jeunes abricots, lorsqu’ils auront acquis cinq ou six lignes de diamètre ; & quelque tems avant la maturité du fruit, coupez les feuilles qui le recouvrent.

La conduite de l’abricotier planté en espalier, est analogue à celle du pêcher ; tout, jusqu’à leur taille, est commun. Ainsi voyez le mot Pêcher, & surtout le mot Taille, ses loix & ses règles y seront décrites dans la plus grande étendue. Sans ces renvois, il faudroit répéter pour chaque arbre ce qui auroit déjà été dit plusieurs fois. (Voyez encore le mot Gomme)

L’abricotier a un grand avantage sur le pêcher, ses bourgeons percent facilement l’écorce. Ainsi un arbre mal taillé, vieux ou négligé, peut aisément recevoir une forme & une vie nouvelle, si le jardinier est entendu.

Abricot verd, ou Dauphine. (Voyez l’article des Pêches)

Abricotée. (Voyez à la liste des Pêches, & à celle des Prunes.)


ABROTANUM. (Voyez Santoline)


ABSCÈS. (Voyez Abcès)


ABSINTHE, (la grande) ou Romaine, ou Aluyne. Absinthium Ponticum, seu Romanum, seu Dioscoridis. Telle est la phrase latine sous laquelle Charles Bauhin la fait connoître. M. Tournefort l’a placée dans la douzième classe de sa Méthode, qui comprend les fleurs flosculeuses. (Voyez au mot Systême) M. le chevalier Von Linné la classe dans la Syngénésie polygamie superflue. (Voyez au mot Systême) Il l’appelle arthemisia absinthium. (Voyez pl. 5)[1].

Fleur, composée, flosculeuse ; fleurons hermaphrodites dans le disque, femelles à la circonférence. Les fleurs sont rassemblées dans un calice commun, obrond, globuleux dans cette espèce ; les écailles du calice rondes, réunies les unes sur les autres, comme le sont en recouvrement les tuiles sur un toit. A, représente la fleur entière, c’est à-dire, la réunion des différentes fleurs portées par le même calice ;

  1. Nous prévenons, une fois pour toutes, que les dessins des plantes médicinales sont levés d’après la superbe collection des plantes gravées par madame de Nangis-Regnault. Son ouvrage est intitulé : La Botanique mise à la portée de tout le monde. Si nous avions connu des dessins plus exacts, plus conformes à la nature, nous les aurions fait copier. Chaque plante, dans l’ouvrage de madame Regnault, est dessinée & coloriée sur le grand papier in folio, & la description de la plante est du même format. Cette précieuse collection se vend chez l’auteur, à Paris, rue Croix-des-Petits-Champs.