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recouvrent les bords, avec cette différence que ceux de la face supérieure sont moins couverts que ceux de l’inférieure. Le bout de ces deux demi-étuis a trois articulations très-distinctes, qui n’ont jamais la même direction qu’eux, quelle que soit la position de la trompe ; avec elle, ces bouts articulés ont une direction qui approche plus ou moins de sa perpendiculaire : le bord de ces demi-étuis est garni dans toute sa longueur de poils assez longs, de même que l’extrémité des articulations ; ils ne sont point aussi longs que la trompe, quand même leur bout articulé auroit une direction égale à la leur.

Les deux autres demi-étuis sont plus grands ; ils devoient l’être, puisqu’ils servent d’enveloppe aux deux premiers & à la partie antérieure de la trompe : leur base est en dehors & au-delà de celle de la trompe ; aussi, lorsqu’elle est en action, ils demeurent en arrière, tandis que les deux autres, dont la base est au pli qu’elle fait, l’accompagnent toujours. Quand elle est repliée, les deux demi-étuis couvrent entiérement sa face supérieure, c’est-à-dire depuis le pli qu’elle fait au bout des dents jusqu’à son extrémité ; le dessous n’est recouvert que le long de ses bords ; le milieu étant appliqué contre le corcelet n’a pas besoin de défense. Le dessus de la partie antérieure de la trompe est donc défendu par deux lames écailleuses capables de résistance, quoique très-minces. Ces demi-étuis sont portés par une tige assez massive ; & à l’endroit où elle finit, il y a une articulation qui en facilite le jeu, & leur permet de rester appliqués sur la trompe pliée en deux.

La trompe dont nous venons de considérer les enveloppes, est composée de deux parties : l’une, antérieure, & pour laquelle les demi-étuis sont faits, commence au pli qui est au bout des dents, & finit à son extrémité ; l’autre, qui est la postérieure, commence à son origine, qui est près du col, & se termine au pli. Quand cette trompe est étendue & qu’elle ne lape point le suc des fleurs, elle paroît un filet applati, ou une lame étroite dont les bords sont arrondis ; si on la considère bien dépliée & portée en avant, on voit que le dessus de sa partie antérieure est couvert de poils jaunes plus longs sur les côtés qu’au milieu : dans cette position vue au microscope, elle paroît une queue de renard applatie, plus large qu’épaisse, & dont l’épaisseur & la largeur diminuent insensiblement depuis son origine jusqu’à son extrémité. Elle est terminée par un petit mammelon cylindrique qui a un bouton à son bout, dont la circonférence est garnie de poils qui en partent en forme de rayons. Le centre de ce bouton n’est point percé, quoiqu’il le paroisse ; c’est cette apparence de trou qui a induit Swammerdam en erreur, & l’a porté à croire qu’à cet endroit étoit l’ouverture de la trompe. Tout le dessus de cette partie antérieure paroît cartilagineux ; le dessous ne paroît l’être que dans le milieu de sa largeur.

La partie antérieure de la trompe est attachée à la postérieure par une substance charnue très-flexible, qui