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falloit environ cent cellules communes pour égaler le poids d’une cellule royale ; il en conclut qu’il pourroit s’en trouver de telles qui en pèseroient cent cinquante. Leur longueur intérieure, ou leur axe, est de quinze à seize lignes ; leur capacité intérieure est, par conséquent, beaucoup plus grande que celle des cellules ordinaires ; leur plus grand diamètre est en même proportion.


Section III.

Description des Cellules des Faux-Bourdons, des Abeilles ouvrières, & de leur figure géométrique.


Les alvéoles ou cellules des faux-bourdons & des abeilles ouvrières, ne diffèrent que par la grandeur ; leur figure, leur forme intérieure & extérieure sont absolument les mêmes : dans leurs constructions, les ouvrières observent les mêmes règles & les mêmes proportions. Ces cellules sont un tuyau exagone, dont un bout est ouvert, & l’autre fermé par un fond pyramidal. (Voy. Fig. 10, Pl. 1, page 15.) Ce fond pyramidal est composé de trois lames ou pièces quadrilatères, fig. 7. Chaque quadrilatère a ses deux angles opposés égaux ; deux sont obtus & deux aigus. M. Maraldi, qui a parfaitement saisi la figure des alvéoles, & la manière dont toutes les pièces sont unies ensemble, prétend que chacune de ces lames quadrilatères, dont le fond pyramidal est composé, est un rhombe dont les deux grands angles ont chacun 110 degrés environ : les deux petits, par conséquent, 70 chacun. Swammerdam & M. de Réaumur, ont observé bien des variétés dans les figures de ces lames, qui composent la base pyramidale des alvéoles. Il y en a qui leur ont paru s’approcher du quarré parfait ; d’autres s’en éloigner infiniment. Ces sortes d’imperfections que commettent les abeilles dans leurs ouvrages, sont rares, à la vérité : quand il leur arrive de faire des fautes, elles les réparent, ou y remédient de façon qu’elles sont très-peu sensibles, qu’elles ne nuisent point à la solidité, ni à l’élégance, ni à la régularité de leurs ouvrages. Ces défauts dans l’architecture des édifices des abeilles étant fort rares, on peut donc assurer que la forme constante de ces lames quadrilatères qui servent de fond aux alvéoles, est un rhombe tel que celui dont M. Maraldi a déterminé les angles.

Ces trois rhombes joints ensemble, de façon qu’un de leurs plus grands angles se trouve au sommet de la base pyramidale, forment, par leur réunion, la base sur laquelle repose le tuyau exagone de l’alvéole. Le fond d’un alvéole est donc une cavité pyramidale formée par trois rhombes égaux, dont chacun a fourni un de ses angles obtus, & les deux côtés qui se forment. Il ne faut pas se représenter la circonférence de cette base pyramidale, telle que celle d’une vraie pyramide qui n’a que trois aires, & dont la base, par conséquent, n’a que trois côtés, parce qu’alors la base de cette pyramide n’est composée que de trois triangles. Le fond pyramidal d’un alvéole est composé, au contraire, de trois rhombes ; il doit donc avoir six côtés, dont chaque rhombe en