Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/464

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ment chacun séparément une rose ; les pétales tiennent à leur base par un onglet délié, & ils tombent dès que l’embryon est formé : la nature ne les avoit placés que pour veiller à sa première conformation.

La forme des pétales est ovale, obtuse, échancrée par le haut, & ils ont une nervure qui les traverse longitudinalement. Les étamines, au moins au nombre de vingt, & de longueur inégale, sont surmontées d’une anthère ovoïde, & marquées d’une suture longitudinale ; le pistil parsemé de poils à sa base, est de la longueur des étamines, & son stigmate est simple & arrondi.

Fruit. Le pistil se change en un fruit d’abord spongieux & velu, jusqu’à ce qu’il ait pris une certaine consistance : il devient ensuite coriace, sec, renferme un noyau ovale légérement sillonné, dans lequel on trouve une amande ovale. L’enveloppe extérieure qu’on nomme écale ou brou, se sépare d’elle-même du noyau, lors de la maturité du fruit. La manière d’être de l’amande proprement dite & séparée du noyau, est la même que celle de toutes les graines en général, c’est-à-dire que, sous la double pellicule qui la recouvre, on trouve deux lobes légérement sillonnés à l’extérieur & lisses en dedans ; entre ces deux lobes & au sommet supérieur, on voit le germe du fruit dans lequel est renfermé en miniature l’arbre qu’il doit reproduire.

Lors de la germination, la pointe s’enfonce dans la terre pour former la racine, les deux lobes s’ouvrent par leur base, & entr’eux la plantule ou jeune tige s’élève : alors, les lobes prennent le nom de feuilles séminales, c’est-à-dire, formées par la semence même ; ces lobes subsistent jusqu’à ce que la plantule ait quelques pouces de hauteur ; dès-lors la tige, assez forte pour se défendre par elle-même, & n’ayant plus besoin de protecteur, les lobes ou feuilles florales tombent. Voilà comme la nature pourvoit admirablement, & veille à la conservation de son ouvrage. Il en est ainsi pour tout ce qu’elle fait : la feuille pompe & prépare la nourriture du bouton toujours placé à sa base, & qui se développe seulement au printems de l’année suivante ; le bourgeon, par ses écailles multipliées & son duvet intérieur, protège la fleur qu’il renferme jusqu’à son développement, la met à l’abri des pluies, du froid & des effets des météores ; enfin, les parties constituantes de la fleur concourent toutes à former le fruit, & le fruit à former la graine qui doit reproduire un arbre semblable. Ô nature ! quel homme peut te suivre dans tes ouvrages sans t’admirer, & sans louer celui qui t’a imprimé cette force toujours agissante !

Feuilles, moins grandes que celles du pêcher, blanchâtres, longues, simples, entières, terminées en pointe, pétiolées, étroites, dentelées en leurs bords.

Port. La tige est droite, assez symétriquement chargée de branches, quand l’arbre est jeune ; sa tête est peu touffue ; l’écorce des jeunes tiges est lisse, cendrée ; celle du tronc, écailleuse, gercée ; le bois est très-dur ; les fleurs sont portées par de courts péduncules, & souvent rassemblées au nombre de trois ou de quatre : elles naissent des aisselles