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plus gros que ceux des amandes dures, forment un réseau plus volumineux entre les deux tables ; de manière que l’épaisseur de ce réseau est plus considérable que celle des deux tables prises ensemble. Comme ce réseau est très-lâche, ses fibres peu serrées, la coque reste tendre. Ce noyau renferme une amande douce.

L’amandier des Dames est un de ceux qui méritent le plus d’être cultivés, quoique sa fleur soit un peu sujette à couler. Plus l’arbre vieillit, plus la coque devient dure.

L’amandier des Dames a produit une variété dont l’amande est amère. Elle fleurit en même tems. Sa fleur a beaucoup de rapport avec celle de l’amandier commun.

Il a fourni encore une seconde variété, dont le fruit est petit & le noyau tendre. On la nomme amande sultane.

Sa troisième variété est celle de l’amande pistache, encore moins grosse que l’amande sultane. Sa coque est fort tendre ; le fruit a la forme d’une pistache, & les feuilles sont plus petites que celles des deux autres.


III. Amandier à gros fruit, dont l’amande est douce. Amygdalus dulcis fructu majori. (Voyez Pl. 13, p. 446) Cet amandier, plus vigoureux que les autres, a des bourgeons gros & forts, verds du côté de l’ombre, & rougeâtres du côté du soleil.

Ses fleurs sont belles, très-grandes ; les pétales ont environ huit lignes & demie de longueur, sur six de largeur ; ils sont fendus profondément par l’extrémité, légérement froncés par les bords, quelques-uns repliés ou roulés en dessous ; entiérement blancs, quoique leur extrémité soit teinte d’un rouge carmin très-vif avant leur épanouissement ; beaucoup de fleurs ont six pétales, & le calice six échancrures.

Les feuilles ont en général de deux à deux pouces & demi de longueur, sur huit à neuf lignes de largeur. Elles sont dentelées très-finement, terminées en pointe par les deux extrémités ; en pointe très-aiguë par l’extrémité opposée au pétiole ou queue. Sur les petites branches à fruit, on trouve des feuilles très-longues en proportion de leur largeur, n’ayant que cinq à six lignes de large, sur trente lignes de longueur. Le côté du pétiole diminue peu de largeur ; l’autre côté se termine réguliérement en pointe. Le pétiole des feuilles est délié & long de six à sept lignes.

Ses fruits sont gros, quelques-uns ont plus de deux pouces de longueur, de quatorze à quinze lignes sur leur grand diamètre, & douze ou treize sur leur petit diamètre. On doit bien concevoir que tous ces fruits ne sont pas parfaitement conformes à ces proportions ; on parle en général. Le péduncule est gros, court, implanté dans un enfoncement souvent bordé de plis. Cette extrémité du fruit est beaucoup plus grosse que l’autre, qui se termine par une pointe ou un gros mamelon conique. Le côté qui comprend la plus grande partie de l’ellipse, est divisé, suivant sa longueur, par une rainure assez profonde. La queue est rarement plantée au milieu de l’extrémité du